🧘‍♀️ Yin Yoga et système nerveux : une idée reçue enfin éclaircieInspiré de l’article de Bernie Clark : “Addressing a Concern about Yin Yoga Causing Your Nervous System to Check Out”

Article en anglais original: https://yinyoga.com/addressing-a-concern-about-yin-yoga-causing-your-nervous-system-to-check-out/

Récemment, un post à été fait sur instagram par une influenceuse yogi très connue pour affirmer que le Yin Yoga pourrait “faire décrocher” le système nerveux — autrement dit, provoquer une sorte de désactivation excessive entraînement un manque de stabilité dans les articulations...Bernie Clark, mon premier enseignant de Yin Yoga, et chercheur passionné qui est aussi auteur de référence dans le domaine, a récemment pris la plume pour remettre cette croyance à sa juste place.

🌿 Le Yin Yoga : un stress conscient, pas un relâchement passif

Contrairement à ce que beaucoup imaginent, le Yin Yoga ne vise pas à « étirer » agressivement les tissus. Il cherche plutôt à appliquer un stress doux et prolongé sur les fascias, les ligaments et les capsules articulaires afin de stimuler leur régénération et leur adaptation.Ce stress mécanique agit notamment sur les mécanorécepteurs — tels que les corpuscules de Ruffini et les terminaisons de Golgi — situés dans le tissu conjonctif.Lorsqu’ils sont stimulés lentement et de manière soutenue, ces récepteurs envoient des signaux au système nerveux central qui diminuent le tonus musculaire, favorisent la détente réflexe et induisent un état parasympathique (repos, récupération, digestion).Ainsi, la posture yin n’est pas un abandon, mais un dialogue neuro-tissulaire subtil : un stress contrôlé qui invite le corps à se relâcher de l’intérieur.

🧠 Le rôle du système nerveux : régulation, pas effondrement

Dans une posture yin, l’intensité peut être réelle : compression, étirement… Ces signaux activent différents récepteurs sensoriels impliqués dans la proprioception (conscience de la position du corps) et l’interoception (perception des sensations internes).Cette activité ne “désactive” pas le système nerveux ; au contraire, elle nourrit sa capacité à s’autoréguler.Bernie Clark explique que les tenues prolongées stimulent les voies nerveuses lentes, souvent associées au nerf vague, principal acteur du système parasympathique. Cette activation vagale entraîne une baisse du rythme cardiaque, une stabilisation de la pression artérielle, et une amélioration de la variabilité cardiaque (HRV) — marqueur reconnu d’un système nerveux équilibré.Ainsi, loin d’un effondrement, le Yin Yoga favorise une plasticité neuro-végétative : il apprend au corps à rester calme au cœur de la contrainte, à relâcher sans fuir.

⚖️ Une pratique qui demande discernement et encadrement

Bernie Clark le souligne : le Yin Yoga n’est pas une discipline à aborder à la légère. Certaines personnes — en raison de leur anatomie, de traumatismes ou d’une hyper-laxité — peuvent réagir différemment. Si la posture est mal adaptée, le stress devient surcharge, et la pratique perd tout son sens.Ce n’est pas le Yin Yoga en soi qui “fait décrocher”, mais le manque de compréhension et d’encadrement. C’est pourquoi il est essentiel de se former auprès d’enseignants expérimentés, qui connaissent les fascias, les mécanismes nerveux et la physiologie subtile de cette approche.

🌸 Rétablir la clarté dans la pratique du Yin Yoga

Aujourd’hui, de nombreuses personnes enseignent le Yin Yoga sans formation spécifique, pensant qu’il suffit de rester immobile dans une posture. Cette méconnaissance alimente les malentendus et, parfois, les inconforts physiques ou émotionnels.Le Yin Yoga est une discipline subtile, profondément ancrée dans la conscience du corps et la science du tissu conjonctif. Enseigné avec rigueur et bienveillance, il devient un outil extraordinaire de transformation intérieure et de régulation du système nerveux.

🙏 Appel à l’action

Si le Yin Yoga t’inspire et que tu souhaites le transmettre, forme-toi auprès de personnes d’expérience, capables de te guider à la fois dans la compréhension scientifique des fascias et dans l’écoute fine du vivant.Car enseigner le Yin, ce n’est pas “faire du stretching lent” : c’est apprendre à créer un dialogue intelligent entre le corps, le souffle et le système nerveux.